Les évolutions du chantier de démolition au regard d’un pourcentage de dépose

Tout comme les techniques de construction, les techniques de démolition ont évolué au fil des siècles en parallèle à l’évolution des moyens matériels et humains. Les techniques de démolition ont évolué pour permettre de réduire le coût de l’opération, en utilisant moins de moyens tout en démolissant plus. Ainsi les procédés par explosif ou utilisant l’effondrement gravitaire du bâtiment se sont développées.

Dans un chantier de déconstruction, c’est le schéma inverse qui se produit, les matériaux sont déposés ou arrachés manuellement ou à l’aide de petits outils, afin de séparer les matières et de ne pas détériorer le matériau potentiellement réemployable.

Alors qu’auparavant le choix d’une technique de démolition se réalisait en fonction de la nature du bâtiment, de sa configuration et des contraintes liées au site (spatiale et temporelle), elle doit aujourd’hui se réaliser en fonction des ambitions des maitres d’ouvrages pour la valorisation des matières.

L’ensemble du mode opératoire du chantier doit ainsi évoluer :

  • L’installation du chantier doit être adaptée en amont à recevoir ensuite les matériaux en attendant leur retrait ;
  • L’opération de curage doit être remplacée par une opération de dépose ;
  • L’opération de chargement doit permettre de conserver l’intégralité du matériau, nécessitant la mise en place de disposition spécifique pour le stockage et le déplacement des éléments déposés : protection mais également étanchéité voire conservation thermique ;
  • L’évacuation des éléments est également à traiter en fonction du chantier concerné et des solutions trouvées pour la réutilisation ou le réemploi des éléments, les rotations de camions sont différentes car plus spécifiques, et soumises à davantage de contraintes de délais ;
  • La mise en décharge dépend du tonnage du chargement, celui-ci sera réduit par les opérations de réemploi précédemment réalisées. Néanmoins le taux de valorisation ne pourra que difficilement atteindre les 100% et les déchets générés par l’opération devront être classés suivant leur nature : déchets inertes, déchets non dangereux ou déchets dangereux.
  • Le propriétaire ou maitre d’ouvrage est responsable du choix de la filière de valorisation ou d’élimination correspondant à la rubrique de chaque type de déchets produits. Il devra signer les documents CERFA que constituent le bordereau de suivi des déchets (BSD) ou le bordereau de suivi des déchets amiante (BSDA), ainsi que le formulaire de récolement relatif au diagnostic portant sur la gestion des déchets issus de la démolition. Dans le cas du réemploi, un contrat de don ou de vente permet de transférer la responsabilité.